L’histoire pourrait être banale…
L’histoire pourrait être banale : Paul écrivain, rongé par une dépression chronique, alcoolique à ses heures, se retrouve seul car sa femme, Sarah, celle qui l’a sauvé du précipice et à bout et le quitte. Ses enfants vont alors cruellement lui manquer mais également Sarah que Paul continue à aimer. Ses amis tous plus où moins de circonstance ne sont guère nombreux pour l’épauler. Sa mère est hospitalisée, l’occasion de retourner dans sa banlieue natale et de nous parler de ses parents, de son frère avec qui les relations sont extrêmement compliquées, de son enfance et de son adolescence…. Il va y croiser d’anciens copains « de la bande » aux destinés contrastées.
Un roman poignant et dense !
Ce livre est un véritable coup de coeur. Suffisamment étoffé pour avoir le temps de s’y plonger et de s’en délecter.
On y retrouve un critique acérée de notre époque avec en toile de fonds la souffrance aigüe des classes moyennes mais au delà de tout ça, la réflexion d’un quadra sur sa propre vie : pourquoi Paul est-il toujours à la lisière de tout, incapable de se positionner ? Jamais « ni complètement dedans, ni complètement dehors », pourquoi a-t-il passé sa vie à fuir ? Pourquoi se ment-il à lui-même ? Pourquoi n’assume-t-il pas ses origines ? Autant de propos livrés dont l’écho parfois nous trouble et nous touche. Bref, un roman qui se savoure et qui aurait largement mérité une récompense littéraire.